Participantes : Leslie ; Sabria ; Sarah ; Colyne ; Caro
Lieu : Chez Leslie, merci pour son accueil
Chronique écrite par : Arcaalea
[Vous trouverez un lien vers les quatrième des couvertures des livres cités en cliquant sur ces mêmes couvertures ^_^]
LESLIE
Leslie a donc commencé la séance, avant que toutes les autres n'arrivent puisque j'étais très en avance, par me parler du film Frantz qu'elle a été voir en VOSTFR et qu'elle a adoré ! (En même temps, avec Pierre Niney, on a peu de chance d'être déçu ^_^. D'ailleurs, il parait qu'il parlait également allemand, du coup je suis curieuse de le voir moi même en VOSTFR !)
Ensuite, quand toutes les participantes furent présentes, toutes bien installées autour d'un bon thé et d'un bon jus d'orange (il y avait tellement de choix de jus que Colyne et moi avions du mal à nous décider :D Nous étions déjà en rébellion puisque nous ne buvions pas de thé !!), Leslie a prit la parole en premier.
Elle nous a rappelé son abandon de l'oeuvre de Proust, et nous a déclamé son amour pour Aragon. Aragon qui parle de Proust dans des termes qui, d'ailleurs, plaisent beaucoup à Leslie. Puisqu'elle en pense la même chose !
Je n'ai malheureusement pas réussi à trouver la citation exacte d'Aragon, mais de ce que j'en ai compris, Aragon aurait dit que l'oeuvre entière de Proust aurait pu être résumée en seulement quelques phrases. (ce qui aurait bien arrangé Leslie, apparemment :D )
S'ensuivirent bien sûr plusieurs joutes verbales entre Joyce et Leslie (Joyce étant une fervente fan de l'oeuvre de Proust). C'est toujours un vrai plaisir de les voir toutes les deux se déchirer sur des sujets littéraires. En général, les autres personnes présentes rient beaucoup.
Leslie : Il ne faut pas lui en vouloir, elle est dixeptiemiste.
J'ai moi même adoré plusieurs citations que j'ai trouvé de Proust, et je tiens donc à lui rendre un peu de sa superbe dans cette chronique :
"Le souvenir d'une certaine image, n'est que le regret d'un certain instant."
"Une heure n'est pas qu'une heure, c'est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats."
"L'absence n'est-elle pas, pour qui aime, la plus certaine, la plus efficace, la plus vivace, la plus indestructible, la plus fidèle des présences?"
Je n'irai pas jusqu'à avoir envie de lire l'oeuvre de Proust, mais en tout cas, j'aime son écriture !
Leslie nous parla donc d'une oeuvre d'Aragon :
"Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire."
Puis des Misérables, dans lequel elle a atteint le tome concernant Cosette :
"On n'empêche pas plus la pensée de revenir à une idée que la mer de revenir à un rivage. Pour le matelot, cela s'appelle la marée ; pour le coupable, cela s'appelle le remords. Dieu soulève l'âme comme l'océan."
J'ai appris grâce à Joyce que le prénom Cosette est devenu un éponyme (qui donne son nom à...) grâce à cette oeuvre. Et encore une fois, je me dis que Victor Hugo, c'est vraiment un fucking genious ! (vous la sentez la grosse objectivité ? :p )
JOYCE
(Sabria)
Passons maintenant à notre gourou à toutes. Celle qui, quand elle prend la parole, nous subjugue par sa culture et sa façon bien à elle de raconter des histoires et l'Histoire. Sabria, on pourrait l'écouter pendant des heures et des heures sans jamais se lasser une seule seconde (prévoir tout de même un petit casse-croûte au cas où !)
Joyce a donc tout d'abord commencé par nous parler d'une lecture qu'elle a effectué en VO (donc, en anglais) :
"Nous sommes tous victimes de quelque chose. Ne fût-ce que d'être en vie."
Puis elle a continué avec un auteur que j'adore :
Victor Hugo aurait écrit ce recueil pendant la chute du Romantisme et après le décès de sa fille.
"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour sera pour moi comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur."
Ce poème a été récité par Leslie, que nous avons toutes applaudies car c'était fort en émotion !
Joyce a continué avec un livre qui me faisait vraiment flipper de part sa couverture :
"Quelle importance pourrions-nous attacher aux choses de ce monde? L'amitié ? Elle disparaît quand celui qui est aimé tombe dans le malheur, ou quand celui qui aime devient puissant. L'amour ? Il est trompé, fugitif ou coupable. La renommée ? Vous la partagez avec la médiocrité ou le crime. La fortune? Pourrait-on compter comme un bien cette frivolité ?"
Malgré cette couverture peu avenante, comme toujours, Sabria a réussi à nous passionner !
Elle nous a choqué avec le début de ce livre qui paraît plaisant et très romantique puisque Rancé vit une belle histoire d'amour avec sa fiancée, la duchesse de Montbazon. Duchesse qui meurt dans des circonstances dramatiques.
Nous avons appris que la phrase : "Passer à la trappe" vient de l'Abbaye Notre Dame de La Trappe, endroit austère où finit Rancé.
[Merci à Joyce de nous rappeler, si elle passe par là, où est le rapport avec Tacite (l'historien romain) car, mea culpa, je n'arrive pas à m'en souvenir !!]
Et pour finir, voici la dernière oeuvre que nous a fait découvrir notre chère membre illustre :
"Notre grande erreur est d'essayer d'obtenir de chacun en particulier des vertus qu'il n'a pas et de négliger de cultiver celles qu'il possède."
Hadrien, Empereur Romain, fou amoureux d'Antinoüs (selon Joyce, Antinoüs était adulte, mais j'ai lu ailleurs qu'Hadrien était pédéraste et qu'il aurait connu Antinoüs alors qu'il n'était encore qu'un petit garçon, donc à voir !!)
Joyce nous a fait remarquer à quel point la beaugossitude d'Antinoüs est avérée :
Sarah a surenchérit (certainement pour embêter Leslie) en nous faisant remarquer que Proust également était charmant (avec sa petite barbe bien comme il faut) ;
C'est vrai qu'il a petit quelque chose de particulier
(mais personnellement, ses yeux et sa coiffure me dérangent !)
Leslie a demandé si Le mur d'Hadrien avait un rapport avec l'empereur Hadrien dont nous parle Joyce, et c'est bien le cas : Ce mur avait pour objectif de protéger l'empire romain, dont l'Angleterre au nord, des attaques des barbares. [Sources : wikipedia]
N.B. : Vous remarquerez que Joyce n'a pas du tout joué le jeu, et que c'est elle qui a parlé de le plus longtemps ET qui a présenté le plus d’œuvres JE DIS CA JE DIS TOUT :p
COLYNE
Colyne, membre le plus récent de notre club, qui a enfin pu rencontrer quasiment la totalité des autres membres ce jour-là, nous a présenté avec un plaisir manifeste sa première lecture de 2016, et son premier coup de coeur également :
"– Si rien n’est réel, alors quelle importance ? a-t-il répondu. C’est ici que tu vis. Ça ne suffit pas à rendre tout ça suffisamment réel ?"
L'héroïne est schizophrène, et cela nous a permis de discuter sur ce sujet (que je connais peu), et sur les maladies et handicaps en général.
J'ai frustré Colyne puisque je lui ai demandé de ne pas me spoiler la fin. J'ai envie de le lire depuis quelques temps, mais l'intervention de Colyne a encore plus confirmé mon enthousiasme.
Bien évidemment, comme nous l'a confié Colyne, ce livre est une romance car elle adore qu'il y ait des romances dans les livres qu'elle lit (et je la comprends !!). Une romance un peu spéciale puisque l'héroïne ne sait pas si le garçon qu'elle rencontre est réel, ou s'il fait partie de ses visions chimériques !!
Pour finir, je ferais la même remarque que Colyne : La couverture du roman est magnifique !
ARCAALEA
(Caroline)
(Alias : The Evil Queen)
(Alias : The Evil Queen)
Je finis bien évidemment par le livre que j'ai voulu présenter, livre qui m'a bouleversé, mais qui m'a aussi donné beaucoup d'espoir :
« Être libre de mourir comme on le souhaite, c’est aussi être libre de vivre comme on l’entend. »
Ce livre a pour thème la dépression et le suicide assisté médicalement. Ce sujet très lourd a donné lieu à un vrai débat sur la dépression, ses conséquences, le fait que certaines personnes n'arrivent pas à comprendre les personnes qui en souffrent.
J'ai aussi pu me rendre compte que mon avis sur le suicide assisté n'était pas si tranché que cela. Car c'est un sujet bien trop complexe, que cela dépend bien évidemment des cas, et surtout que je respecte les choix de tout le monde.
Malgré tout, j'ai fini en disant que ce livre m'a aidé à prendre conscience encore une fois que la vie vaut d'être vécue, même dans la souffrance, ne serait-ce que par respect pour toutes ces personnes qui elles ont perdues la vie sans avoir eu le choix.
Colyne était en souffrance totale de ne pas connaître la fin, j'ai donc finis par la raconter. Nous avons donc toutes pu voir comme Colyne peut être quelqu'un de passionnée car elle a hurlé de rage et de frustration (décidément, c'est une habitude chez moi de la frustrer ahahah) !
Ce compte-rendu s'arrête ici. Je remercie chaleureusement Joyce, Sarah, Leslie et Colyne pour leur participation, leur gentillesse, leur humour, leur passion. Chaque moment passé ensemble est du pur bonheur pour moi.
A la prochaine pour de nouvelles aventures livresques (et de nouveaux potins classiques grâce à Joyce, je l'espère :p )